Les Indésirables (« Pocket Money ») Stuart Rosenberg, 1972

A l’époque contemporaine, Jim Kane (Paul Newman), un cow-boy assez naïf, accepte de se rendre au Mexique pour le compte de Bill Garrett (Strother Martin), afin d’acheter des bovins de rodéo. Leonard (Lee Marvin), ami de Jim, tente de l’initier aux us et coutumes du pays.

Un Mexique assez sordide et corrompu, un cow-boy de rodéo façon Junior Bonner, voilà qui pourrait évoquer Peckinpah. Hélas, ce film d’une lenteur extrême, réalisé d’après un scénario de Terrence Malick (ceci expliquant peut-être cela), se perd en cours de route. En effet l’histoire, languissante, souffre d’un manque terrible de péripéties, et se retrouve étirée artificiellement sur plus d’une centaine de minutes. Le spectateur courageux arrivé au bout de cette épreuve se retrouve de plus frustré, le film se terminant en queue de poisson, la confrontation finale attendue ne se produisant pas !

Les acteurs sont particulièrement atones, voire même, méconnaissables. Le duo Paul Newman/Lee Marvin fonctionne, bien sûr, mais leurs personnages sont tellement creux et caricaturaux, qu’il est presque impossible aux acteurs de leur donner corps. Strother Martin est sous-employé, n’apparaissant qu’en début et en fin de film. Typique de la période du « Nouvel Hollywood », Les Indésirables se veut réaliste et tente visiblement de désacraliser les icônes qui incarnent les rôles principaux. Mais, en les enfermant dans des rôles où les acteurs ne peuvent pas exister, l’œuvre ne réussit qu’à être ennuyeuse et vaine.

Sachant que, de plus, l’image, savamment réglée, de manière artistique, à la limite du flou, est désagréable à regarder, le film semble vraiment réservé aux admirateurs inconditionnels de Lee Marvin et de Paul Newman…

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3 commentaires pour Les Indésirables (« Pocket Money ») Stuart Rosenberg, 1972

  1. walkfredjay dit :

    J’ai dû revoir ce film deux ou trois fois dans ma vie, en me disant à chaque fois « Non, ce n’est pas possible que ce soit si nul, j’ai dû louper quelque chose ! ». Et à chaque fois, j’ai dû me résoudre à admettre que je n’avais rien loupé !
    Jamais Lee Marvin n’a été aussi insipide (à part dans « AVALANCHE EXPRESS », peut-être…), jamais Newman n’a semblé aussi ennuyeux. Comment se planter autant avec un générique pareil ? Énorme énigme !

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  2. walkfredjay dit :

    Peut-être ! Il a même dû croire que Peckinpah était un grand réalisateur GRÂCE à la tequila !

    Think again…

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