30 ans après la disparition de Sam Peckinpah, si contesté et décrié de son vivant, une reconnaissance quelque peu tardive voit son travail salué par de nombreuses rétrospectives. Le festival international du film de Locarno, la cinémathèque Suisse et la Cinémathèque de Paris ont ainsi programmé sa filmographie complète, séries télévisées comprises. Un livre, édité avec l’appui de ces festivals, et publié simultanément en trois langues (français, anglais et italien) vient de sortir à cette occasion.
Sobrement intitulé Sam Peckinpah, doté d’une photo orangée très « années 70 » du réalisateur en pleine action, l’objet se révèle cependant assez décevant. Par son épaisseur, tout d’abord. La pagination est assez faible (193 pages), la lecture, rapide. De quoi largement faire hésiter le lecteur potentiel, surtout lorsque l’achat s’élève à 25 euros. Mais passons outre le nombre de pages pour nous intéresser au contenu. Et c’est là, il faut bien l’avouer, que le bât blesse.
Ouvrage collectif, Sam Peckinpah est un recueil, assez mal ordonné, d’articles divers, compilés sans ordre logique ni chronologique. Pour preuve, le dernier « chapitre », consacré aux œuvres télévisées (de jeunesse, donc), du réalisateur… Autre bonne raison de grincer des dents, plusieurs éléments de l’ouvrage ont déjà fait l’objet d’une publication antérieure. Les entretiens avec Kris Kristofferson (acteur et chanteur), et Gordon T. Dawson (costumier, homme à tout faire, et souffre-douleur préféré du cinéaste), bien que passionnants, proviennent en effet du numéro 25 de la revue So Film, de même que les « récits de tournages », intitulés alléchants, mais dont la brièveté laisse le lecteur sur sa faim.
L’iconographie de l’ouvrage, très abondante, n’est pas utilisée à bon escient. Les photos d’exploitation des films n’apportent rien aux textes qu’elles sont censées illustrer, car ne correspondant pas aux scènes décrites dans le texte, lorsqu’elle ne sont pas carrément hors-sujet ou excessivement nombreuses, jusqu’à faire office de remplissage. La palme revient cependant à la page 108, où La Horde sauvage est illustrée avec une photo ne lui appartenant pas ! Étonnamment, le film le plus connu du réalisateur est seulement évoqué au gré des chapitres, toutes les autres œuvres étant analysées à travers le prisme de « l’avant » ou « l’après » Horde sauvage.
Le livre séduit néanmoins grâce à un entretien avec Sam Peckinpah lui-même, ironique et mordant, terriblement lucide, infernal, et attachant. Les analyses des films, un peu courtes, sont assez intéressantes. Reste l’impression tenace de tenir en main un assemblage réalisé trop vite, auquel manque même, et c’est le comble, quelques repères biographiques et une conclusion digne de ce nom.
Hmmm… C’est bien l’impression que j’en avais eue !
Welcome back anyway, Evy !
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J’attendrai de le trouver pour presque rien dans un vide-grenier ou chez Gibert en occasion, merci pour l’info, Evy. Bon re-démarrage.
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Salut. Bon retour parmi nous.
Je suis tombé cet été sur une émission radio depuis le festival de Locarno, et, au souvenir des banalités qui étaient dites sur notre Sam, ta critique du bouquin ne m’étonne guère. Quel gâchis, quand on pense à la richesse du sujet. Et quand on pense à tout ce qu’on arrive à en dire d’intéressant, nous z’autres, avec nos p’tits blogs dans les coins ! Je dis « nous », surtout « vous », en fait. Enfin… Uncommonly yours quand même.
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Bon retour, Evy !
Novice en ce qui concerne Sam Peckinpah (je n’ai vu que 4 de ses films ), je vais donc soigneusement éviter ce livre si je cherche un document consistant sur lui.
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Merci à tous ! Pour mon véritable retour, il faudra encore attendre. Reprise de travail, recherche d’un appartement (hé oui, moi aussi Val !), bref, la vie quotidienne, m’oblige pour le moment à alimenter ce blog de manière sporadique.
Je n’ai pas encore lu tous les livres en français sur Peckinpah. Je dois toujours me procurer celui de Gérard Camy. Quelqu’un l’a lu ?
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L’espérance des lendemains, ce sont nos fêtes, Evy, reviens !
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Dès que je le peux, cher Valcogne…
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Suis repassé. A bientôt j’espère, Evy.
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Que le temps passe vite ! Je suis en plein déménagement…
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On ne peut être partout ! A bientôt.
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Un an déjà. J’espère que tu reprendras un jour ce que tu as si bien commencé.
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Un jour peut-être cher Valcogne… Je n’ai plus le temps…
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– I do not expect you here no more.
– What I said I do…
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Bon. A un de ces jours, peut être.
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Je n’ai plus le temps pour le moment, les amis, ni l’envie… Times are changin’…
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Pour cet article, comme tous les autres, bravo et merci pour cette écriture magnifique.
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